Le club des lecteurs vous propose ses avis de lectures des mois de Mai-Juin 2024.
Stéphanie
« Reykjavik», de Ragnar Jonasson/ Katrin Jakobsdottir
Août 1956, une jeune adolescente de quinze ans disparaît sans laisser de traces sur une petite île au large de Reykjavik. Trente ans plus tard, alors que Reykjavik s’apprête à fêter son 200ème anniversaire, une jeune journaliste décide de remonter aux sources de cette mystérieuse affaire aux conséquences imprévisibles…
Mon avis : Encore un polar nordique qui ne déçoit pas ! Très bonne enquête captivante écrite par un bon duo.
« Les fantômes du Finistère », de Jean-Luc Bannalec
La tante très âgée du lieutenant Labat meurt dans son sommeil. Arrêt du cœur, rien de suspect, à priori, mais le doute naît lorsque Labat qui s’est rendu sur place, est violemment agressé. Dupin, accouru au chevet de son collaborateur, obtient de mener l’enquête dans le Finistère Nord conjointement avec la gendarmerie de Brest.
Mon avis : C’est toujours un bonheur de retrouver le commissaire Dupin et sa chère Bretagne pour qui aime cette région. Les descriptions des paysages sont toujours très précises et c’est un régal ! Les enquêtes y sont toujours rondement menées.
« Le roi du silence », de Claire Favan
Il y a Alex et Jules, deux cousins unis par un lourd secret. A moins de quinze ans, ils portent deux morts sur la conscience : celle d’une jeune conductrice et de son bébé. Un coupable : Jules. Mais parce qu’il s’est mis en tête de le protéger deux ans plus tard alors qu’ils se retrouvent avec le cadavre d’une de leur camarade, c’est au père d’Alex, policier, de faire disparaître les preuves. Une décision qui lui coûtera la vie.
Mon avis : COUP DE CŒUR ! Enquête palpitante qui va de rebondissements en rebondissements, génial !
« A pleurer tout nous condamne », de Cécile Cabanac
Alice, jeune attachée parlementaire près du burn out, décide d’aller s’isoler au pays basque dans la maison que sa famille a hérité de sa tante Diane. Celle-ci a disparu vingt ans plus tôt, dans des circonstances mystérieuses et son corps n’a jamais ét retrouvé. Alice décide de reprendre l’enquête mais elle devra se confronter à l’omerta de tout un village.
Mon avis : Grand plaisir de retrouver Cécile Cabanac pour son dernier roman. Enquête toujours haletante et pleine de rebondissements.
« Mediator, un crime chimiquement pur », de Irène Frachon/Eric Giacometti/François Duprat
En 2007, au CHU de Brest, de nombreux cas d’atteintes cardiaques, attirent l’attention de la pneumologue Irène Frachon. Ses recherches mettent en cause le Mediator, coupe-faim des laboratoires Servier, dont le principe actif avait conduit au retrait de l’Isoméride en 1997. Celui du Mediator sera effectif en 2009. Depuis, elle poursuit son combat pour l’indemnisation des milliers de victimes.
Mon avis : cette BD très bien faite retrace tout le scandale du Mediator dont je n’avais qu’un vague souvenir. Au fil des pages, j’ai été de plus en plus horrifiée par l’avidité de Jaques Servier avec la complicité d’hommes et de femmes toujours haut placés.
« Bien sous tous rapports », de Louise Candlish
Lowland Way est un quartier chic où le prix du mètre carré constitue un crime parfait pour garantir la tranquillité de ses habitants. Jusqu’au jour où un couple emménage dans une des maisons. Il s’avère vite être complètement infréquentable ! Alors quand un crime horrible ébranle le quartier, les coupables semblent tout désignés…Mais est-ce pour autant la vérité ?
Mon avis : policier agréable à lire dont la galerie de personnages est intéressante.
« Qui a tué mon père ? », de Edouard Louis
Avec ce livre, Edouard Louis poursuit son œuvre autobiographique.
On découvre ici , au milieu de la souffrance, le pardon, et une dimension politique qu’on ne lui connaissait pas, accusant sans détours ceux qui ont « tué » son père : « l’histoire de ton corps accuse l’histoire politique ».
Mon avis : bouleversant et intéressant comme les autres livres que j’ai pu lire d’Edouard Louis.
« Adieu Birkenau », de Ginette Kolinka
En avril 1944, Ginette Kolinka a 19 ans et est déportée au camps d’extermination de Birkenau. Dans cette BD, elle raconte.
Mon avis : Evidemment bouleversante, cette bande dessinée est très bien faite, à travers le récit de Ginette Kolinka, personnalité très attachante, on y redécouvre l’horreur….
« Le code de Katharina », de Jorn Lier Horst
Cela fait vingt-quatre ans que Katharina Haugen a disparu. Depuis Wisting, explore obstinément les archives de ce dossier non élucidé. Et personne n’a jamais pu déchiffrer le code de Katharina : des chiffres, des lignes et une croix que la jeune femme avait griffonnés sur une feuille trouvée dans sa cuisine. L’ouverture d’une enquête sur son mari, Martin, suspecté d’avoir jadis été impliqué dans l’enlèvement d’une jeune fille, laisse envisager un lien entre les deux affaires….
Mon avis : J’ai découvert un auteur de polar très agréable à lire, l’enquête est prenante, le personnage du policier et ses enfants sont intéressants. J’aime beaucoup !
Brigitte
De la communauté levantine d’Égypte aux hivers montréalais, du règne de Nasser jusqu’à l’aube des années 2000, Tarek fuit, erre, et se souvient. Mais sait-il qu’à plusieurs milliers de kilomètres, quelqu’un raccommode les lambeaux de son histoire et tente de remonter, chapitre après chapitre, le cours de sa vie ?
Récit d’une absence et d’une réconciliation, "Ce que je sais de toi" brosse avec délicatesse, humour et sensibilité le portrait d’un clan déchiré et d’une société en pleine transformation. Ce premier roman d’Éric Chacour révèle un auteur à la langue ciselée, à l’esprit lumineux, habité par une compréhension profonde de la nature humaine. Un livre qui embaume l’ail, l’anis et les secrets de famille.
Et jusqu’au soir où il croise Xavier, l’ex jaloux et arrogant de la belle – lequel ne s’en relèvera pas…
Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but.
Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d’obstacles sanglants et de rencontres lumineuses.
Catherine & Olivier
Christine
"La nuit des calligraphes", de Jasmine Ghata
Ce roman évoque la vie de Rikkat Kunt (1903 1986) première femme calligraphe et enseignante à Istambul. Si sa vie professionnelle l'a comblée tout au long de sa vie, sa vie privée n'a pas été aussi réussie. Les descriptions de son art sont poétiques et les calligraphes se révèlent des artistes à part mêlant talent et croyances religieuses, car ils font le lien avec l'au-delà et lui consacrent leur vie. Mais être une femme dans ce monde d'hommes ne fut pas facile même si elle a su s'y adapter à sa façon. L'histoire de la Turquie et son président réformateur Attaturk qui a imposé l'alphabet latin sont indéniablement responsables dans l'évolution de la calligraphie mais Rikkat sut s'adapter. En revanche ses deux mariages furent des échecs malgré la naissance de ses 2 fils mais la calligraphie est toujours passée en premier, mélange de refuge et art véritable.
C'est un livre intéressant tout en finesse sur un art méconnu.
"Little rock 1957", de Thomas Snégaroff
C'est un récit historique et sociologique sur un évènement majeur en 1957 dans l'Arkansas aux Etats-Unis. L'auteur a écrit une sorte de thriller à rebondissements multiples qui va nous mener d'un lycée à Little Rock dans le sud de l'Amérique à la Maison Blanche à Washington en passant par les institutions judiciaires et militaires du pays. Au cœur de tout cela, 9 lycéens noirs qui ont dû lutter jour après jour pour ne pas être submergés et engloutis dans le tourbillon infernal crée par le pouvoir blanc ségrégationniste de l'état. Intégrer un lycée fréquenté par les blancs à cette époque était, pour les Afro-Américains, à très haut risque mais l'histoire leur a donné raison. L'auteur évoque aussi l'aspect psychologique de ces faits sur les lycéens concernés mais aussi sur les blancs qui n'adhéraient pas à la ségrégation. Récit passionnant et instructif qui a aussi des prolongations dans nos societés actuelles et pousse à la réflexion.
Livre facile à lire, écriture fluide, récit de vacances, insouciantes, légères et joyeuses, entre copains à l'île de Ré, mais sans s'y attendre un drame survient.
L'un de la bande disparait, les questions sans réponse et le désarroi gagne les amis en cette fin d'été. La description des relations entre chacun est bien analysée et
authentique, Philippe Besson ayant vécu ce drame dans sa jeunesse.
"Le musée de l'innocence ", de Orhan Pamuk
L'auteur, prix Nobel de littérature en 2006, décrit l'histoire sentimentale de Kemal, riche stambouliote qui va se fiancer prochainement avec Sibel. Mais entre temps, il tombe amoureux de Füsum, parente éloignée et pauvre. Il va entretenir une relation passionnelle avec elle jusqu'aux fiançailles et va même l'inviter avec sa famille à la cérémonie.
Füsum va disparaitre après y avoir été et on assiste au désespoir et à la souffrance de Kemal de l'avoir perdue.
Tout le livre tourne autour du manque et de l'espoir de la reconquérir par différentes stratégies après que sa fiancée ait rompu avec lui. Il va collectionner avec obsession tous les objets qui lui ont appartenu pour en faire un musée que les lecteurs pourront venir voir et pendant 8 ans il va se rendre dans la famille de Fusum qui entre temps s'est mariée pour essayer de la reconquérir.
L'auteur décrit avec justesse et finesse les sentiments de Kemal, roman nostalgique d'un amour perdu. Et nous découvrons à travers cette histoire l'ambiance qui règne dans les année 70 / 80 à Istanbul et l'influence occidentale dans les milieux favorisés. Mais il y a beaucoup de longueur et j'ai eu du mal à finir ce livre de 800 pages.
"Trois vies par semaine", de Michel Bussi
Habiter trois villes différentes ? Posséder trois identités reconnues ? Aimer trois femmes intensément ? Avoir trois vies par semaine. Pour tirer les fils de ce nouveau suspense qui mêle les thèmes de l'exil, la vengeance, la multiplicité d'une vie... l'unique Michel Bussi. Un mort, deux disparus, trois femmes amoureuses. Un corps est retrouvé dans la vallée de la Meuse, au cœur des Ardennes. Accident, suicide, meurtre ? La révélation de l'identité de la victime plonge la capitaine Katel Marelle dans la sidération. Renaud Duval menait-il... trois vies par semaine ? Trois femmes attendent son retour. Chacune revendique d'être son unique amour. Ensemble, elles vont tenter de percer l'énigme d'une impossible triple vie... Mais comme dans un théâtre d'illusions, des ombres rôdent, prêtes à se venger. Qui sait la vérité ? Qui manipule ? Qui tire les ficelles ? Méfiez-vous des fils invisibles... Une intrigue vertigineuse pour un grand suspense de Michel Bussi. Dans la voiture du mort, on retrouve 3 permis de conduire, appartenant à la même personne : Renaud DUVAL, Pierre ROUSSEAU et Hans BERNARD. Un très bon policier, on est tenu en haleine jusqu’au bout.
"Insoupçonnable", de Tanguy Viel
Un mariage chic au bord de la mer : joli début. Ne pas s'y fier. Le narrateur, Sam, vient d'être témoin au mariage de sa soeur Lise, avec un homme riche qui a 50 ans - le double de son âge. Henri Delamare, le marié, veuf depuis quelque temps, possède une fortune familiale, qu'il a su faire fructifier. II est commissaire-priseur. Lise travaillait dans un bar de nuit fréquenté, en toute discrétion, par des messieurs très bien. Elle refusait de faire l'amour, contrairement à d'autres. C'est toutefois avec elle seulement qu'Henri voulait passer ses soirées. Et, un beau jour, il l'a demandée en mariage. Pourquoi a-t-elle accepté, alors qu'elle vivait avec un homme ? C'est toute une partie de l'histoire. On comprend vite que Sam est un frère de pacotille et un véritable amant, celui de Lise, et que ce mariage cache un plan "insoupçonnable ". Suspense garanti, on est tenue en haleine tout le temps. Et d’une façon différente que le précédent livre lu du même auteur (Paris-Brest). Court roman, mais très fort. Intrigue sans aucune violence, tout du moins physique.
"Chien 51", de Laurent Gaudé
C'est dans une salle sombre, au troisième étage d'une boîte de nuit fréquentée du quartier RedQ, que Zem Sparak passe la plupart de ses nuits. Là, grâce aux visions que lui procure la technologie Okios, aussi addictive que l'opium, il peut enfin retrouver l'Athènes de sa jeunesse. Mais il y a bien longtemps que son pays n'existe plus. Désormais expatrié, Zem n'est plus qu'un vulgaire "chien", un policier déclassé fouillant la zone 3 de Magnapole sous les pluies acides et la chaleur écrasante.
Un matin, dans ce quartier abandonné à sa misère, un corps retrouvé ouvert le long du sternum va rompre le renoncement dans lequel Zem s'est depuis longtemps retranché. Placé sous la tutelle d'une ambitieuse inspectrice de la zone 2, il se lance dans une longue investigation. Quelque part, il le sait, une vérité subsiste. Mais partout, chez GoldTex, puissant consortium qui assujettit les pays en faillite, règnent le cynisme et la violence. Pourtant, bien avant que tout ne meure, Zem a connu en Grèce l'urgence de la révolte et l'espérance d'un avenir sans compromis. Il a aimé. Et trahi.
Sous les ciels en furie d'une mégalopole privatisée, "Chien 51" se fait l'écho de notre monde inquiétant, à la fois menaçant et menacé. Mais ce roman abrite aussi le souvenir ardent de ce qui fut, à transmettre pour demain, comme un dernier rempart à notre postmodernité.
Un futur qui fait froid dans le dos. Les pays ne sont plus dirigés par des politiques, mais par des entreprises. 3 zones d’habitation, 3 standings.
Policier futuriste, plein de rebondissements.
UN COUP DE CŒUR trouvé à la médiathèque !
"Un animal sauvage", de Joël Dicker
Braquage à Genève. 2 juillet 2022, deux malfaiteurs sont sur le point de dévaliser une grande bijouterie de Genève. Mais ce braquage est loin d'être un banal fait divers...
Vingt jours plus tôt, dans une banlieue cossue des rives du lac Léman, Sophie Braun s'apprête à fêter ses quarante ans. La vie lui sourit. Elle habite avec sa famille dans une magnifique villa bordée par la forêt. Mais son monde idyllique commence à vaciller. Son mari est empêtré dans ses petits arrangements. Son voisin, un policier pourtant réputé irréprochable, est fasciné par elle jusqu'à l'obsession et l'épie dans sa vie la plus intime. Et un mystérieux rôdeur lui offre, le jour de son anniversaire, un cadeau qui va la bouleverser. Il faudra de nombreux allers-retours dans le passé, loin de Genève, pour remonter à l'origine de cette intrigue diabolique dont personne ne sortira indemne. Pas même le lecteur.
Une intrigue rondement menée, rebondissement et issue improbable. Le monde doré ne l’est pas tant que ça, ainsi Karine beaucoup moins aisée que Sophie, va devenir son amie, mais découvrira la noirceur d’un monde phantasmé. Un bon moment.
"Lucia, T.2 : Les Effacées", de Bernard Minier
Deux tueurs, deux mondes, une double menace. En Galice, un tueur kidnappe des femmes qui se lèvent tôt pour aller travailler. Des invisibles. Des effacées. À Madrid, un autre assassin s'en prend à des milliardaires et laisse sur les murs de leurs résidences ce message : " TUONS LES RICHES ". Deux tueurs. Deux mondes. Et le spectre d'un embrasement général, d'une confrontation de classes inédite et explosive. Les enjeux, qui se dévoilent peu à peu à Lucia Guerrero, enquêtrice de la Guardia civil, sont vertigineux. Quand, à son tour, elle reçoit les messages d'un expéditeur anonyme, la question se pose : serait-elle devenue un simple jouet entre les mains des deux tueurs ? Un bon moment, plein de rebondissements. Bien que les enquêtes soient résolues le roman reste ouvert sur une suite. Lucia reçoit toujours ces mails calomnieux
"Monique s'évade", d'Edouard Louis
"Une nuit, j’ai reçu un appel de ma mère. Elle me disait au téléphone que l’homme avec qui elle vivait était ivre et qu’il l’insultait. Cela faisait plusieurs années que la même scène se reproduisait : cet homme buvait et une fois sous l’influence de l’alcool il l’attaquait avec des mots d’une violence extrême. Elle qui avait quitté mon père quelques années plus tôt pour échapper à l’enfermement domestique se retrouvait à nouveau piégée. Elle me l’avait caché pour ne pas « m’inquiéter » mais cette nuit-là était celle de trop..."
Monique a bien du mal à s’extraire de la condition qui lui a été imposé. « Ce n’est pas si facile d’être une femme libérée ». Son fils va venir à son secours, aux prises avec un compagnon alcoolique et violent, et l’aidera financièrement, pour débuter une nouvelle vie. C’est l’occasion d’une dénonciation sur des conditions de vie imposées par la pauvreté et particulièrement celle des femmes.
"Chambre obscure", de Vladimir Nabokov
Kretchmar, respectable et rangé, tombe amoureux d'une jeune fille, Magda. Pour la suivre, il rompt avec sa femme. Il voit mourir son enfant et sombre dans la folie. Dans Chambre obscure (1932), Nabokov dépeint la longue descente aux enfers des amours impossible. Une passion aveuglante. Depuis neuf ans Kretchmar est marié à Anne-Lisa qu'il aime tendrement. Un jour il croise Magda, une jeune femme de seize ans ouvreuse dans un cinéma. Magda, dont la conscience morale et inversement proportionnelle à sa beauté, est très intéressée par la fortune de Kretchmar. Elle devient sa maîtresse. S'ensuit pour Kretchmar une longue descente aux enfers. Car Magda, aidée par un ancien amant, est bien décidée à user Krecthmar jusqu'à la corde. Krechtmar ne se rend pas compte qu'il n'est pas aimé de sa maîtresse ; l'amour rend aveugle, et c'est ce qui va le mener à sa perte. Un roman très cinématographique, hitchcockien avant l'heure. La narration est brillante et rapide jusqu'à l'ellipse. Le talent de conteur de Nabokov et sa science de la mise en scène rendent le roman évident. Un riche bourgeois qui s’ennuie. On suit la descente aux enfers de Kretchmar, en espérant qu’il va réagir, mais il s’enfonce lentement, c’est une situation oppressante