Le club des lecteurs vous propose ses avis de lectures de septembre 2024.
Stéphanie
« Il est temps monsieur Proust. Partie 2 », de Choé Cruchaudet
On retrouve ici Marcel Proust et sa fidèle Céleste Albaret. La relation entre l’écrivain de génie et sa domestique devient bouillonnante. Entre désir de gloire littéraire pour l’un et d’ascension sociale pour l’autre, ce drôle de couple cherche un équilibre….
Mon avis : J’avais apprécié le tome 1 de ce diptyque, le tome 2 m’a tout aussi plu. La relation entre les deux protagonistes est très bien décrite et les personnages qui les entourent ont une place prépondérante.
« Chien 51 », de Laurent Gaudé
Dans un temps futur, la Grèce en faillite a été vendue au plus offrant malgré une forte insurrection. Zem Sparak devient un supplétif à la sécurité, un « chien ». Un matin, dans un quartier abandonné à sa misère, un corps est retrouvé. Il est ouvert tout le long du sternum. Zem, placé sous la tutelle d’une inspectrice, mène l’enquête.
Mon avis : D’abord hésitante, n’aimant pas trop les histoires se passant dans le futur, j’ai vite été happée par ce roman mené à un rythme trépidant. Je recommande !
« Holly », de Stephen King
Dans une jolie maison victorienne d’une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d’université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n’avoir pas avoir de prise sur eux. À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n’est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s’agit de jeunes gens. Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ? Sur l’insistance de la mère de Bonnie, Holly Gibney accepte de reprendre du service.
Mon avis : De l’excellent King ! Holly Gibney reste une de mes héroïnes préférées !
« L’été d’avant », Lisa Gardner
Frankie Elkin s'est donné pour mission de retrouver des personnes disparues que la police et leurs proches ont cessé de chercher. Elle enquête à Mattapan, un quartier difficile de Boston, sur la disparition d'Angélique Badeau, une adolescente haïtienne. Face à l'opposition de la police et à la méfiance de la famille, elle comprend que personne ne veut répondre à ses questions.
Mon avis : Bon roman policier, ce nouveau personnage principal « cabossé » par la vie est très attachant.
« Peines perdues », de Nicolas Lebel
Théo Pereira purge sa peine pour homicide involontaire au pénitencier Pieter Brueghel : par une nuit pluvieuse, deux ans plus tôt, il a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un abribus où une femme s’était réfugiée. Chaque mois, le mari de la victime, Pierre Moulins, rend visite à Théo pour qu’il raconte, encore et encore, les derniers instants de son épouse, en échange d’un témoignage en sa faveur devant la commission de libération anticipée.
Mon avis : Découverte de cet auteur et COUP DE CŒUR ! Roman noir construit comme une pièce de théâtre où les rebondissements s’enchainent à un rythme serré ! J’ai adoré !
« American predator », de Maureen Callahan
C’est l’un des tueurs en série les plus terrifiants des États-Unis. Il a réellement existé, et pourtant, vous ignorez son nom… Pour l’instant. Anchorage, sur les rivages glacés de l’Alaska. Dans la nuit du 2 février 2012, la jeune Samantha Koenig termine son service dans un petit kiosque à café, battu par la neige et le vent. Le lendemain, elle n’est toujours pas rentrée chez elle. Une caméra de vidéo surveillance apporte vite la réponse : on y voit clairement un inconnu emmener l’adolescente sous la menace. Commence alors une véritable chasse à l’homme qui permet au FBI de mettre la main sur un suspect potentiel, Israel Keyes. Un homme qui semble pourtant au-delà de tout soupçon, un honnête travailleur, vivant seul avec sa fille.
Mon avis : Enquête intéressante mais qui laisse un goût d’inachevé, je trouve. Le suicide de l’accusé y est aussi pour quelque chose…
« A short story, la véritable histoire du Dahlia Noir », de Run et Florent Maudoux
A Short Story retrace avec un souci du détail sans précédent la vraie histoire d'Elizabeth Short, plus connue sous le pseudonyme du Dahlia Noir, qui avait quitté son Massachusetts natal pour s'installer à Los Angeles, envisageant une carrière de star hollywoodienne. L'histoire et les dialogues, écrits d'après les documents déclassifiés du FBI, retracent la vie de cette jeune femme perdue dans Hollywood, en particulier les trois mois qui ont précédé son horrible assassinat.
Mon avis : Bande dessinée très fouillée (un peu trop dense pour la présentation peut-être) qui nous éclaire un peu plus sur la vie et la personnalité d’Elizabeth Short jusqu’à son terrible assassinat.
« Les disparus des Argonnes », de Julie Peyr
13 février 1981. Un soir de permission, Gilles, un jeune appelé, disparaît mystérieusement au bord d'une nationale morne et glacée des Argonnes. Du côté des autorités, personne ne prend cette disparition au sérieux. Ni la police qui refuse de lancer une enquête, ni l'armée qui le déclare déserteur, un de plus parmi les six mille qu'on dénombre chaque année. Jocelyne refuse d'y croire. Elle connaît son fils. Jamais il ne fuguerait à trois mois de la quille, alors que sa fiancée adorée attend un enfant de lui.
Mon avis : Livre que j’ai beaucoup aimé, on est en totale empathie avec la famille de Gilles et en totale révolte avec elle aussi devant l’inaction des autorités. Lorsque vient le tour de la sœur de l’assassin de s’exprimer, on traverse les mêmes émotions qu’elle (incrédulité, déni…).
L’auteur retranscrit les émotions des uns et des autres avec une grande vérité.
« Fata Morgana », de Chika Unigwe
L’offre est brute, directe : C’est 30 000. 30 000 euros pour quitter Lagos et le désespoir qui tue. 30 000 euros pour atteindre l’Europe débordante de richesses. Une dette à laquelle s’ajoute le loyer qu’il faut rembourser par mensualités en travaillant dix heures par jour dans une rue du quartier chaud d’Anvers. Sisi, Ama, Efe et Joyce ont quitté le Nigeria, animées par cette volonté universelle : survivre pour se construire une vie meilleure. En attendant, elles partagent un modeste appartement et rejoignent chaque soir les vitrines du quartier rouge, les yeux rivés sur les promesses de l’Europe. Mais soudain, le meurtre brutal de Sisi fait voler en éclats la routine et les silences.
Mon avis : Roman original par son sujet que j’ai bien aimé. L’histoire de ces femmes qui se retrouvent « prisonnières » en Belgique et qui noue une amitié dans leur désespoir est très touchante.
« Les doigts rouges », de Keigo Higashino
Maehara Akio est un homme ordinaire qui mène une existence ordinaire d'employé de bureau. Il vit avec sa femme, son fils et sa mère vieillissante. Un jour, il reçoit un appel de son épouse au travail. La chose est inhabituelle. La demande qu'elle lui fait l'est encore davantage : revenir immédiatement à la maison. Elle refuse de lui en dire plus mais la panique qu'il entend dans sa voix le convainc de partir aussitôt. A son arrivée, sa femme lui apprend que leur fils, âgé de quatorze ans, a tué une fillette et que le cadavre gît dans le jardin...
Mon avis : Cette enquête policière menée au Japon, par deux policiers qui sont cousins, permet de retrouver les mœurs de ce pays. Sa résolution originale suite aux déductions du duo m’a plue.
« Norferville », de Franck Thilliez
Dans l'univers hostile du Grand Nord, personne ne vous entend crier. Détective et criminologue à Lyon, Teddy Schaffran apprend que le corps de sa fille a été découvert dans une ville minière très isolée du Grand Nord québécois, Norferville. Morgane a été sauvagement mutilée, abandonnée dans la neige non loin d'une réserve autochtone. Sans réfléchir, Teddy plaque tout pour se rendre sur place, bien décidé à comprendre ce qui s'est passé.
Mon avis : Une fois de plus, Franck Thilliez a su m’entrainer dans une de ses enquêtes palpitantes. Son art est même d’arriver à nous faire ressentir, rien qu’en le lisant, le froid polaire qui touche la région canadienne où se déroule cette histoire !
Brigitte
Holly", de Stephen King
"Purge", de Sofi Oksanen
En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.
"Le ruban", d'Ito Ogawa
C'est un roman japonais dont le personnage principal est un oiseau : une perruche calopsitte. Il est recueilli par une vieille dame un peu excentrique et sa petite fille. Le nid et les œufs seront placés dans l'opulente chevelure de Sumire la grand mère jusqu'à l'éclosion. Et « ruban » (ce sera le nom de l'oiseau) naîtra ainsi ! Sumire et Hibani vont beaucoup s'occuper de l'oiseau et il deviendra le lien entre elles deux. Mais les oiseaux s'envolent et Ruban aussi. On le retrouvera auprès d'autres personnages très différents qui apprendront grâce à lui à mieux vivre, à accepter leurs destins et leurs souffrances.
C'est un roman facile à lire mais qui s'est perdu dans une construction curieuse qui déroute un peu le lecteur. Le style manque de poésie (cette autrice n'en manque pourtant pas dans d'autres romans) et l'ensemble m'a paru décousu et un peu lassant.
"La forteresse de porcelaine", de Patrick Cauvin
Le roman se passe en Chine dans les années 1920 où les luttes pour le pouvoir sont nombreuses. Les petits seigneurs locaux, les triades des grandes villes veulent leur part ainsi que les pays occidentaux et leurs enjeux commerciaux dans le pays. Sans oublier le début des mouvements communistes. L'auteur va nous faire découvrir la Chine de cette époque au travers de deux personnages à priori opposés que sont Chang un paysan miséreux devenu soldat et Cynthia archéologue française en mission pour découvrir le site ancien de Xian Dor.
J'ai trouvé ce roman intéressant par ses descriptions colorées et vivantes d'un monde en changement et l'intrigue amoureuse, sans être le centre de l'histoire, rend le livre prenant.
On vient de retrouver en Grèce dans un coin reculé la dernière femme ridée du monde. En effet plus aucun habitant sur terre n'a de rides car ils ont bu la célèbre plante qui les supprime.
L'homme qui l'a découverte décide de la montrer à l'inventrice de la "formule magique". On vient la chercher et on se demande quoi faire avec elle, on la cache et on la montre. Elle découvre la réalité nouvelle du monde et finalement devant les caméras du monde entier dans le théâtre d'Epidaure elle s'adresse aux gens et trouve comment les aider à se "re-rider". L'autrice explore sous forme de conte les sujets liés à la vieillesse, à la féminité, la représentation et le diktat de la société pour rester jeune et désirable.
"La maison atlantique", de Philippe Besson
Récit d'un séjour l'été à la mer où très vite on devine qu'un drame va avoir lieu. L'auteur passe ses vacances avec son père qui souhaite se réconcilier avec lui. Il aurait préféré partir avec ses amis dans l'insouciance et la légèreté de l'été. Il nous décrit la maison sur la côte atlantique héritée par sa mère mais qui est morte là-bas. Il décrit sa détestation du père qui a détruit sa mère par son égoïsme, ses infidélités et son mépris. J'ai bien aimé ce livre à l'écriture fluide, sensible aux émotions et ressentis du fils et l'on perçoit très vite au fil des pages le drame qui va arriver.
"Poursuite", de Carol Joyce Oates
2ème coup de coeur :
"La petite fille", de Bernard Schlink
L'histoire se passe à Berlin après la réunification de l' Allemagne. Kaspar décide à la mort de son épouse, Birgit, d'enquêter sur son passé. Il découvre qu'elle a abandonné un bébé à la naissance et il décide de retrouver cette belle fille inconnue. Elle vit dans l'ancienne RDA et a épousé un néo- nazi et élève une fille, Sigrun, dans cette doctrine. Il va rencontrer à plusieurs reprises sa "petite fille" et essaie de comprendre ses théories complotistes et racistes. Par le biais de la musique et de la littérature il va lui montrer qu'il y a d'autres façons d'envisager le monde. Ce livre passionnant nous dresse le portrait de l'Allemagne d'avant et après la chute du mur avec les différents mouvements politiques présents.
"Le jour d'avant", de Sorj Chaladon
L'histoire se passe dans le Nord de la France dans la région des Houillères où un drame vient de se produire : la catastrophe de Lievin en décembre 74 qui a fait 42 victimes suite à un coup de grisou. Le fils cadet en admiration pour son grand frère qui travaille à la mine va vouloir le venger après sa disparition. L'auteur décrit avec précision l'univers de la mine avec son ambiance, ses traditions, ses codes et l'atmosphère sombre du quotidien et va découvrir des négligences au niveau de l'entretien et de la sécurité de la mine. Le cadet décide de tuer le porion, maître mineur, mais lors du procès il y a un basculement et on découvre une tout autre réalité. Sorj Chaladon excelle dans la défense des opprimés, les humiliés, face aux puissants qui dominent en toute impunité.
Rémi semble être un père et un époux comblé. En vérité, c'est un être égaré, mutique, absent au monde. Son existence, il ne l'éprouve qu'à travers le prisme de sensations fugaces, bruits, regards, odeurs de femmes. Aussi, il compile des photos – de lui, de sa femme – et les annote, pour mieux fixer, cerner, circonscrire son être. Et pour oublier l'image obsédante de ses deux sœurs, monstrueuses et castratrices...
J’ai pris ce livre, car il est de Marie-Hélène Lafon et de plus pour l’annotation de la médiathèque « Nous aimons ». C’est l’histoire de Rémi, sa femme Isabelle, sa fille Louise, son ami Renaud. Rémi décrit sa vie, au prisme de photos dont on le sent observateur, mais non partie prenante. Enfant, ses sœurs prennent toute la place, il n’est qu’observateur. L’atmosphère est lourde. Un bon roman de Marie-Hélène Lafon, dont je ne suis pas sortie déçue.
"Et la peur continue", de Mazarine Pingeot
Lucie a peur. De tout. Si le métro s'arrête entre deux stations, elle pense qu'elle va mourir. Elle craint, lorsqu'elle part travailler le matin, qu'une catastrophe ne survienne, la privant à jamais de revoir son mari et ses enfants. Pourtant, à quarante ans, elle est comblée par un métier qui la passionne et une vie de famille réussie. Mais la disparition brutale d'Héloïse, sa cousine sourde et muette qu'elle chérissait, et celle de Louis, son ami d'enfance, font affleurer un souvenir flou et pénible au goût d'essence et de boue. Pour se libérer de ce mal étrange, Lucie devra revenir à la source de l'angoisse qui la saisit et l'empêche de vivre. Parce que, oui, la peur est tapie dans l'enfance, enfermée dans la cabane du pêcheur. Dans ce roman envoûtant et d'une grande justesse, Mazarine Pingeot revient sur la fragilité des vies construites sur des marécages. Et la peur continue est un cri dans ce silence assourdissant.
Un livre de la médiathèque. Comme dans le livre précédent, on voit Lucie de plus en plus s’enfoncer dans son mal être. On est spectateur impuissant de sa descente. Il faut dire que Lucie, Héloïse et Louis, formait un trio inséparable pendant l’enfance. La vie les a éloignées. La racine de ce mal être, que l’on s’était forcé à oublier va ressurgir avec la mort de Louis. L’atmosphère est également lourde. Un bon roman, une autrice que je vais relire.
"La Traversée des temps - La Porte du ciel Tome 2", de Eric-Emmanuel Schmitt
Noam est à la recherche de celle qu'il aime, enlevée mystérieusement. L'enquête le mène au pays des Eaux douces – la Mésopotamie – où se produisent des événements inouïs, tels que la création des premières villes ou l'invention de l'écriture. À Babel, le tyran Nemrod fait construire la plus haute tour jamais conçue, une véritable « porte du ciel ». Grâce à sa fonction de guérisseur, Noam s'introduit dans tous les milieux, auprès des ouvriers, chez la reine Kubaba, jusqu'aux pasteurs nomades. Que choisira-t-il ? Son bonheur personnel ou les conquêtes de la civilisation ?... Après "Paradis perdus", l’auteur utilise ici les dernières découvertes historiques sur l'Orient ancien et nous plonge dans une époque foisonnante, prodigieuse, à laquelle nous devons tant. Complots, trahisons, fourberies... C’est Dumas ressuscité dans le texte !
Suite du premier tome lu précédemment. Il a fallu que je me replonge dans le premier tome pour bien suivre. Noam dans sa quête ira à Babel et sa monumentale tour et rencontrera Abraham. Ainsi que d’autres légendes. L’histoire me tient en haleine et les commentaires en bas de page sont un plus qui donnent les avancées scientifiques ou autre, et décrivent l’humain en fait toujours semblable, avide de pouvoir, de domination et prêt à tout pour cela.
La suite au prochain épisode ….
"Journal d'une ouvrière vendéenne – Rebelle par obligation", de Catherine Marot
Ce témoignage est celui d'une femme vendéenne, ouvrière depuis ses 15 ans, qui s'est battue pour le droit des travailleurs. Catherine n'admet pas les conditions de travail déplorables des ouvriers dans le Bocage vendéen. Lorsqu'elle décide de créer une section syndicale dans son entreprise, elle est considérée comme une gêneuse. S'enchaînent alors vexations, insultes, agressions verbales et physiques, et finalement licenciement. Ce récit, à la fois personnel, plein de souffrance et d'émotion est aujourd'hui encore d'actualité. Il est encore le reflet des conditions de travail de certains salariés et reste porteur d'espoir pour les travailleurs en quête de respect. Catherine Marot est née à Réaumur en Vendée. A la retraite elle décide de publier son journal d'ouvrière en confection. Cette expérience lui a permis de poursuivre son engagement syndical à la CFDT. Ses écrits se nourrissent de ses rencontres et de l'action syndicale qu'elle a menée tout au long de sa vie professionnelle.
Témoignage de Catherine Marot, née dans une famille très pauvre en 1952. Elle raconte son enfance, ponctuée par les fêtes religieuses. A 15 ans, elle doit aller travailler. Après un passage dans l’usine Raffeneau (confection), 54 heures sur 6 jours. Les conditions sont dures, le droit du travail pas toujours respecté. Elle décide de se syndiquer, elle est licenciée. Elle se fait embaucher chez la SO.EX.CO.VE, dont le patron est Monsieur Bonnet. Usine de confection également. C’est à cette époque qu’elle rentre dans une équipe JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique), c’est un lieu de partage, où il n’y a pas de pression sur la pratique religieuse. Chez son nouvel employeur, les conditions sont pires. Les ouvrières qui ne sont pas au courant de leur droit se font exploiter. Les jours fériés ne sont pas payés, les salaires sont versés très en retard … Règne de la peur, du harcèlement, où les salariés sont montés les uns contre les autres. Catherine monte une section syndicale dans l’entreprise. Sa situation est intenable, ainsi que celles de ses collègues. Tout cela se finira par un licenciement abusif et les prud’hommes.
Ce n’est pas une grande œuvre littéraire, mais un témoignage bouleversant d’une ouvrière qui a eu la force de s’en sortir, pour combien qui subisse toute leur vie ses conditions de travail sous la coupe de patrons voyous et de manageur « EXCEL ».
"Les impatientes", de Djaïli Amadou Amal
"Patience, mes filles ! Munyal ! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie." Au nord du Cameroun, au sein des riches familles peules et musulmanes, la patience est la vertu cardinale enseignée aux futures épouses. Malheur à celle qui osera contredire la volonté d'Allah ! Entre les murs des concessions, où règnent rivalité polygame et violences conjugales, la société camerounaise condamne ces femmes au silence. Mais c'est aussi là que les destins s'entrelacent. Ramla, arrachée à son premier amour ; Safira, confrontée à l'arrivée d'une deuxième épouse ; Hindou, mariée de force à son cousin : chacune rêve de s'affranchir de sa condition. Jusqu'où iront-elles pour se libérer ?
Un coup de cœur pour ce roman déjà présenté au club, une très bonne surprise. J’ai été captivée par la destinée de ces femmes qui subissent la vie imposée par le patriarcat, Elles sont peu de chose face au bon vouloir des hommes qui leur sont imposés et deviennent par la suite le bourreau des générations suivantes.
Catherine & Olivier