Le club des lecteurs vous propose ses avis de lectures du mois d'octobre 2023.
Florence
"La patience du diable", de Maxime Chattam
Le livre m’a tenu en haleine, on veut savoir où est le diable, qui inspire les pures cruautés. Tuerie de masses, dépeçage de personne pour vendre la peau humaine, on ne sait pas où va s’arrêter l’horreur. C’est un livre lourd, surtout après avoir lu le livre de Grangé le mois précédent, où il était question de diable. Même si l’intrigue est bien distincte de la « Conjuration Primitive » (premier tome de la trilogie), il y a des références à ce premier volume, qu’il est indispensable d’avoir lu pour comprendre toutes les subtilités. Beaucoup de rebondissements, de personnages... Parfois trop, on a du mal à s'y retrouver parmi tous les psychopathes.
"Le jour d'avant", de Sorj Chalandon
Michel Flavent, adolescent, a un frère, Joseph, qui travaille à la mine de Liévin-Lens. Michel aime beaucoup son frère qui est un modèle pour lui. Le 27 décembre 1974, il y a un coup de grisou à la fosse Saint-Amé. 42 mineurs sont morts. Joseph, gravement blessé, décède un mois plus tard des suites de ses blessures. Il n’a pas été répertorié avec les victimes de la mine. Un an plus tard, son père agriculteur se pend. Michel reste seul avec sa mère. Michel n’aura plus qu’une obsession, venger ce frère, victime d’une suite de négligences, victime de la rentabilité et des cadences infernales imposées aux mineurs. Michel rendra responsable particulièrement Lucien Dravelle, contremaître à l’époque du drame.
Ce livre m’a beaucoup plu, un vrai coup de cœur. La vie des mineurs, la vie de Michel à Paris qui reste dans ce passé qui le ronge. Les choses ne sont pas simples, jusqu’au dénouement.
En Allemagne de nos jours, Juliana Kant, première fortune allemande, a une aventure amoureuse avec un homme, Herb Braun. Au bout de quelques mois, Braun menace de révéler leur liaison à la presse, tous leurs ébats ont été filmés. La milliardaire dénonce le gigolo, il est emprisonné, l’honneur est sauf. Mais qui est réellement cet homme ? Son père était-il vraiment un ancien déporté du camp de Stöcken ? Et pourquoi les Kant n’ont-ils jamais autorisé une enquête sur leurs activités industrielles sous le Reich ?
Mon avis : je n’ai pas réussi à « accrocher » à l’histoire, je me suis plutôt ennuyée. Dommage pour un Karine Tuil dont j’ai aimé tout ce que j’ai lu jusqu’ici. COUP DE MOU !
« Délirium », de Philippe Druillet
« Mon père était chef de la Milice dans le Gers. Ma mère et lui étaient des fascistes convaincus. En août 1944, j’avais deux mois à peine, ils se sont enfuis, bébé en bandoulière, d’abord à Simaringen, puis en Espagne. La voilà mon histoire. La voilà ma famille. La voilà ma jeunesse. Depuis trop longtemps, je vis avec les fantômes d’un passé qui me révulse. Aujourd’hui, j’ai décidé de tout envoyer valser et de ne plus rien cacher. »
Mon avis : suite à une interview télévisée de Philippe Druillet où il évoquait le passé fasciste de ses parents, j’ai décidé de lire son autobiographie.
Ne le connaissant pas du tout et étant peu au fait de l’univers de la BD, je m’étais dit que si ça m’ennuyait, je laisserais « tomber ».
Et finalement, pas du tout ! J’ai lu le livre en trois heures de transport, complètement happée par l’univers de cet homme. On y croise de grands noms de la BD mais pas que…
J’ai trouvé cet homme très attachant et sa biographie m’a beaucoup plu.
« La petite ritournelle de l’horreur », de Cécile Cabanac
La commandant Virginie Sevran est appelé sur une scène de crime dans une maison à l’abandon. Le nouveau propriétaire en cassant un mur a trouvé trois corps de jeunes adolescents. Commence alors pour la commandant et son équipe une enquête digne d’une plongée en enfer.
Mon avis : j’ai été emportée par cette enquête pleine de rebondissements. Une autrice que je découvre et que je vais suivre !
« Le silence", de Dennis Lehane
Dans les années 70, dans la banlieue irlandaise de South Boston, Mary Pat Fenessy mène une existence routinière. Un soir, sa fille Jules ne rentre pas à la maison et est portée disparue. La même nuit, un jeune noir se fait mortellement percuté par un train dans des circonstances suspectes. Dans une tension posée par les engagements de la ville pour la déségrégation, Mary Pat va tout faire pour découvrir ce qui est arrivé à sa fille.
Mon avis : cette histoire m’a beaucoup plu, tant par son contexte, que par l’intrigue et j’ai suivi le combat de cette femme courageuse, portée par l’amour qu’elle voue à sa fille avec empressement.
« Le jeune acteur 1 », de Riad Sattouf
En 2008, Riad Sattouf réalise son premier film « Les beaux gosses ». Il choisit comme premier rôle le jeune Vincent Lacoste, timide et complexé, qui n’avait jamais imaginé être acteur. Le collégien de 14 ans se retrouve alors propulsé dans le monde secret et fascinant du cinéma.
Mon avis : j’aime beaucoup les BD de Riad Sattouf, toujours empreintes d’émotions que ce soit de nostalgie, tristesse ou fou rire et celle-ci n’y échappe pas ! On suit donc, avec intérêt, les premiers pas de Vincent Lacoste dans le monde du cinéma.
Brigitte
"Sous le soleil de soledad", de Laurence Peyrin
Nous sommes en Floride dans les Everglades. Cassie surnommée depuis son enfance Mama Cass, comme la chanteuse des Mamas and Papas car portant le même prénom et nom de famille, et qui selon la légende est morte étouffée en mangeant un sandwich. Cassie a cinquante ans, elle dirige le Safari-alligators depuis la mort de ses parents. Elle est très liée à son seul ami, Oleg, né le même jour qu'elle et qui travaille au Safari. Elle est hyper complexée par ses kilos, solitaire, désenchantée. Un soir, elle trouve sa femme de ménage, Soledad, une Mexicaine âgée qui travaillait déjà pour ses parents, étendue sur le tapis du salon. Morte. Crise cardiaque. Qui prévenir ? Un peu honteuse, elle réalise qu’elle ne sait rien de Soledad. En furetant, elle trouve un mot : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. » Pour la première fois de sa vie, Cassie quitte la Floride et part pour le Yucatan, à la recherche des origines... Elle prend l'avion pour la première fois et y fait la rencontre d'une jolie fille, Viva, stéréotype d'une bimbo de Miami Beach, tout le contraire de Cassie, jeune, jolie, très mince, habillée de rose. Elles vont finalement faire route ensemble pour retrouver les origines de Soledad. Pour Cassie, ce voyage d'une semaine lui fera découvrir l'amitié, l'humanité des autres, et une remise en question de soi.
"Western", de Maria Pouchet
J'ai été un peu déçue par ce livre si populaire. Aurore, mère célibataire enchaîne les rendez-vous, école pour son fils, son travail et ses amants jusqu'au jour où elle décide de tout quitter et part vivre dans le Lot, dans la maison de sa mère qui est décédée. Alexis est un acteur reconnu, il est en train de se préparer pour le rôle de Don Juan. Mais à quelques jours de la première il quitte tout et se retrouve aussi dans le Lot un soir, à la porte d'Aurore. Alexis vient de quitter une jeune actrice, Chloé, qui ne supporte pas cet abandon et en devient malade. On apprend qu'Alexis la harcelait par ses coups de téléphone, ses sms, des messages de sexe qui remplissent parfois les pages du livre. D'où mon ennui. De plus le style d'écriture n'était pas si fluide, parfois coupé au couteau. Jai fini quand même le livre car Alexis et Aurore vont se confier l'un à l'autre. Et l'on comprend mieux leurs motivations. Mais vraiment pas un coup de cœur.
Christine
"La rebelle", de Valeria Montaldi
"L'épaisseur d'un cheveu", de Claire Berest
C'est un roman très bien écrit que j'ai trouvé passionnant malgré le thème évoqué. Un coup de coeur !
Françoise
"L'autre fille", d'Annie Ernaux
Elle entend alors qu'il ne lui est pas destiné le récit de l'annonce de sa mère à une cliente de l'épicerie qu'ils avaient eu une autre fille morte à 6 ans de la diptérie avant la guerre et les paroles prononcées en parlant de sa soeur : "elle est morte comme une petite sainte ", "elle était plus gentille que celle là", et elle dit d'elle "elle ne sait rien , on n'a pas voulu l'attrister ". A partir de là elle va se poser des tas de questions et analyser ses réactions.
Très belle écriture juste et poignante.
"La porte du voyage sans retour", de David Diop
Le titre de ce roman est le surnom donné à l'île de Gorée d'où partaient des milliers d'Africains au temps de la traite des Noirs. Ce livre raconte la découverte du Sénégal d'un jeune naturaliste du 18e siècle lors d'une mission botanique. Il décrit les légendes, coutumes et traditions du pays et part à la recherche d'une jeune Africaine dont il tombe amoureux alors qu'elle le soigne d'une forte fièvre. Il réalise qu'elle va être vendue comme esclave à Gorée et tente de la sauver en vain.
Livre bien écrit mais moins intéressant que son précédent livre "Frère d'âme ".
"Mes fragiles", de Jérôme Garcin
L'auteur, après avoir écrit un livre sur la mort à 6 ans de son jumeau accidentellement et de son père à cheval, nous parle dans ce livre de la perte de sa mère et de son frère à 6 mois de distance.
Livre d'une grande sensibilité sur sa souffrance, son désespoir et la découverte qu'il est porteur d'une anomalie sur le chromosome X qu'on appelle le "Xfragile", transmis à sa fille et à sa petite fille.