Le club des lecteurs vous propose ses avis de lectures du mois de mars 2024.
Christine
"Panorama", de Lilia Hassaine
Ce roman est une réflexion sur notre société, sur les réseaux sociaux, sur les notions de solidarité et de liberté dans la communauté. Mais curieusement ce roman se présente comme une enquête menée par la policière Hélène Dubern, plus exactement la « gardienne de protection » car l'action se situe en 2049.
Suite à la Revenge week de 2029 de grands changements ont eu lieu dans le pays et la nouvelle constitution de 2030 stipule cette évolution de la société. Les gens ne veulent plus être les victimes d'agresseurs que la justice va défendre comme avant, pour cela ils peuvent, s'ils le souhaitent, vivre dans des maisons- vivariums où la bienveillance et la solidarité prévaudront entre les voisins afin de garantir une forme de paix sociale basée sur « l'observation mutuelle » au sein de maisons en verre où tout se voit et se sait et où de ce fait aucun délit ne se commet !
C'est du moins l'idée novatrice et salutaire pour le bon fonctionnement de la société. Sauf que malgré ce nouvel art de vivre, un couple et leur enfant ont disparu dans ces zones protégées sans que les voisins ne s'en soient rendu compte. Le système a-t'il ses limites et ses failles ? C'est ce vers quoi l'auteur de ce roman nous emmène.
J'ai aimé ce roman même si la partie de l'enquête manque de dynamisme.
"La colline aux corbeaux", de Héliane Bernard et Christian Alexandre Faure
Ce roman se situe au 16ème siècle à Lyon et Venise et nous fait partager la vie du personnage principal Dioneo pendant plus de 20 ans. C'est un apprenti imprimeur dont la vie va basculer suite à une mauvaise rencontre.
C'est un roman historique que j'ai beaucoup aimé pour son dynamisme et l'étendue des domaines évoqués. L'histoire de l'imprimerie bien sûr, les vies sociale et économique de Lyon, Venise et son ghetto juif etc...
Ce roman est passionnant et n'est que le premier d'une trilogie appelée 'Les dents noires' faisant référence aux caractères d'imprimerie.
Coup de coeur !
"La disparition de Jim Sullivan", de Tanguy Viel
Livre très original, l'auteur décide d'écrire un roman américain. Il nous prend à témoin du livre qu'il construit pour raconter l'histoire d'un professeur à l'université, la cinquantaine, divorcé et son ex-femme vit une relation avec un ancien collègue qu'il déteste. On suit le personnage qui boit, fume et surveille sa femme dans sa vieille Dodge. Il part sur les traces de Jim Sullivan, un chanteur disparu mystérieusement au Nouveau - Mexique. Le livre est drôle et plein de finesse avec la description de la vie américaine.
"Avec la permission de Gandhi", d'Abir Mukherjee
Puis un second cadavre est découvert avec les mêmes mutilations. Il va enquêter sur ces disparitions avec un collègue indien. Il est chargé parallèlement de préparer la visite officielle du Prince de Galles tandis que les partisans de Gandhi veulent renverser l' Empire.
J'avais bien apprécié son précédent livre, prix du livre inter "Mahmoud ou la montée des eaux". Dans ce dernier livre il raconte avec nostalgie ses sensations d'enfance en Flandre entre la wallonnie et le pays flamand chez ses grands-parents. On découvre une personne sensible, touchante, attachée aux choses simples et
"Fille A", d'Abigail Dean
Histoire d’une maltraitance familiale. La narratrice réussit à s’enfuir à l’âge de 15 ans pour survivre et sauver sa fratrie. Elle devient l’exécutrice testamentaire à la mort de sa mère et elle est obligée de renouer avec ses frères et sœurs perdus de vue et confiés à des familles d’accueil. Le vécu de chacun est très différent et elle découvre que certains s’en sortent mieux que d’autres.
Une écriture prenante et un témoignage bouleversant sur les maltraitances familiales dues à un père dont les enfants supportent les échecs.
Catherine & Olivier
« La sirène qui fume », de Benjamin Dierstein
Mars 2011. La campagne présidentielle bat son plein. Le capitaine Gabriel Prigent débarque à la brigade criminelle de Paris après avoir vécu un drame à Rennes. Obsédé par l’éthique, il croise sur son chemin le lieutenant Christian Kertesz de la brigade de répression du proxénétisme, compromis avec la mafia corse et tourmenté par un amour perdu.
Alors qu’éclate une sordide histoire d’assassinats de prostituées mineures, ils plongent tous les deux dans une affaire qui rapidement les dépasse, entraînant dans leur chute une ribambelle d’hommes et de femmes qui cherchent à sauver leur peau.
Mon avis : premier livre de l’auteur, son univers noir se dessine déjà. Ses personnages de flics torturés sont, malgré tout, attachants. J’ai, une fois de plus, aimé cet opus de Benjamin Dierstein et je compte suivre cet auteur.
« L’inconnu de Cleveland », de Thibault Raisse
Eté 2022, les policiers d’Eastlake, dans la banlieue de Cleveland, découvrent le cadavre d’un retraité dans sa salle de bain, l’affaire est entendue : Joseph Chandler s’est suicidé. Pourtant, ni son appartement, ni son pick-up ne portent la moindre empreinte. Un détective privé missionné pour lui trouver des héritiers révèle l’impensable : le vieil homme vivait sous une fausse identité depuis 24 ans, le véritable Joseph Chandler était un petit garçon décédé d’un accident de voiture. Alors qui est le retraité décédé ?
Mon avis : Enquête intéressante menée par le journaliste ayant suivie au plus près l’affaire Dupont De Ligonnès et qui en a tiré un livre passionnant.
« Le culte », de Camilla Lackberg / Henrik Fexeus
Des enfants de maternelle sont enlevés par des personnes d’âge et de sexe différents et retrouvés trois jours plus tard, morts d’étrange façon et tués selon le même mode opératoire. L’enquête est assignée à l’équipe de Julia qui fera appel à deux consultants : Nova, épicurienne experte en développement personnel et bien, évidemment Vincent le mentaliste connu depuis « La boîte à magie ».
Mon avis : Second opus du duo Lâckberg et Fexeus, celui-là m’a tout aussi plu que le premier, l’enigme est bien ficelée et les personnages sont toujours aussi sympathique.
« Une si jolie petite fille, les crimes de Mary Bell », de Gitta Sereny
En 1968 à Newcastle, une fillette de 11 ans assassine deux enfants de 3 et 4 ans. Considérée par toute la Grande-Bretagne comme un être démoniaque, la petite-fille, vive, jolie, exceptionnellement intelligente, est jugée comme une adulte et emprisonnée. Près de trente ans plus tard, l’auteur la retrouve et la convainc de rouvrir avec elle le dossier de ses crimes lors de longs entretiens.
Mon avis : Sujet passionnant qui peut remettre en question pas mal de convictions.